Le site de Chavanod La Tine

Ancien site d’extraction de carrière de 1983 à 2014.

Autorisation préfectorale d’exploitation d’une ISDI du 1er juillet 2014, d’une durée de 10 ans, sous les conditions suivantes :

  • Capacité : 1 million de m3, soit 1.6 millions de tonnes.
  • Déchets autorisés : terres et pierres issues des terrassements et béton, briques, tuiles et céramiques mais uniquement issus de déchets triés et à l’exclusion de ceux provenant de sites contaminés.
  • Traçabilité: 1 bon par camion, mentionnant le Maitre d’Ouvrage, le nom et l’adresse du chantier, l’entreprise, le transporteur et suivant le cas, des analyses de sols.
  • Encadrement des émissions de bruit et de poussière, protection des eaux.
  • Réaménagement naturel que l’entreprise a souhaité avec l’assistance de la Ligue de Protection des Oiseaux de la Haute-Savoie (LPO 74).

Utilisateurs : chantiers locaux dans un rayon de 10 à 15 km.

La Tine couvre environ 20% des besoins du bassin annécien (160 000/800 000 t).

Sur place :

  • Bureau informatisé
  • Pont bascule
  • Alimentation par panneaux photovoltaïques et groupe électrogène
  • Lave-roues
  • Bull Caterpillar D6 LGP
  • Accès et quai aménagés pour le bennage

De la carrière de la Tine, les Chavanodins n’en connaissent que l’entrée au débouché des Creuses, et la barrière qui en interdit l’accès ! Ce qui se passe derrière est méconnu…  

En avril dernier, cette barrière – dont le rôle est d’empêcher des dépôts « sauvages » – s’est déverrouillée pour les membres du Conseil Municipal. Ils ont pu arpenter le lieu et poser nombre de questions au gestionnaire, qui a largement ouvert les dossiers, montré les inventaires, sorti les plans, commenté les informations… 

Tout d’abord, dans une première vie, « La Tine » fut une carrière, exploitée de 1983 à 2013, permettant l’extraction des graviers qui dormaient dans le sous-sol, pour accompagner le développement de l’agglomération annécienne. C’était alors une colline d’une dizaine d’hectares, propriété de la commune, environnée par un relief chahuté et naturellement boisé, à plus de 200 mètres de la première habitation visible. Par suite des extractions, cette colline s’est trouvée transformée en une plateforme, abaissée d’environ 20 mètres, entourée de talus au pied desquels s’écoulent des ruisseaux…

Une fois l’exploitation en carrière achevée, en 2014, l’autorisation a été donnée par le Préfet, et cela pour 10 ans, à l’entreprise ROUDIL, de remblayer le site de la Tine, sous la réglementation précise et contraignante, d’une « Installation de stockage de déchets inertes » (ISDI), basée sur les préconisations d’une directive européenne et du Code de l’Environnement, en conformité avec le plan départemental de prévention et de gestion des déchets et le schéma départemental de gestion des carrières.

Les seuls matériaux admis en dépôt à la Tine sont, essentiellement et principalement, des terres et cailloux issus exclusivement de terrassements, qui retournent ainsi à la nature, et, en moindre quantité, des gravats (briques, béton, tuiles et céramiques de démolition,) qui ne sont acceptés qu’après avoir été recyclés préalablement. Ces déchets ne subissant « aucune modification physique, chimique ou biologique importante, ne se décomposant pas, ne brulant pas et ne détériorant pas les matières avec lesquels ils entrent en contact, ne nuisent pas à la santé humaine et ne polluent pas l’environnement ».

Lotus Corniculatus

La Tine couvre environ 20 % des besoins de stockage de l’agglomération annécienne, et ses utilisateurs, entrepreneurs locaux du BTP, font transiter par la route des Creuses une moyenne de 35 camions/jour pour encore une huitaine d’années :  La capacité d’accueil de « La Tine » étant au total de 1, 6 million de tonnes de déchets (soit 1 million de m3),  ses exploitants estiment qu’elle sera atteinte d’ici là,  à raison d’apports d’environ 160 000 tonnes/an : il faut en effet rythmer les apports en cohérence avec les capacités d’épandage et de gestion du site, notamment sur le plan environnemental.

La gestion de la carrière est d’une grande rigueur et le personnel, toujours présent sur place, fait respecter les règles : n’y entrent que les matériaux autorisés, par contrôle visuel à l’entrée puis au déchargement, sur une aire provisoire de dépôt : on repère sur un plan quadrillé le lieu de déchargement final, au cas où un problème serait détecté postérieurement.  En cas de doute sur la nature des livraisons, des tests de lixiviation sont réalisés. Le donneur d’ordre, le nom et l’adresse du chantier et du transporteur sont relevés, le chargement dûment pesé.  Les engins de chantier sont parqués sur une bâche, retenant d’éventuelles traces d’hydrocarbures, qui pourraient en fuiter. Les camions passent dans un lave-roue, avant de sortir du site. Une digue de remblai fait écran acoustique et visuel, aux engins en activité. La qualité de l’eau de source, qui circule aux abords, est régulièrement vérifiée.

La réhabilitation du site s’effectue dès que les zones de remblaiement ont atteint leur cote, et se poursuivra jusqu’à atteindre celle des 20 mètres manquants avec un relief proche de celui d’origine. Dans les secteurs qui ont déjà retrouvé leur état définitif, l’Office National des Forêts (ONF) a planté plus de 1500 arbres (bien rangés…), et ensemencé la prairie. On prévoit, pour la prochaine campagne de plantations, un ordonnancement plus naturel, et des espèces plus diversifiées, le tout sous le contrôle de la Ligue de Protection des Oiseaux (LPO74).

Mesures environnementales

L’arrêté préfectoral prévoit :

  • création de nouvelles mares,
  • gestion de la flore invasive (solidages),
  • prise en compte du Sonneur à ventre jaune,
  • création d’un nouveau front sableux, pour les nids
  • prise en compte des saisons pour toute intervention,
  • plantation de haies arbustives et arborées et de prairies à partir d’essences tracées, locales et sauvages.

La LPO a répertorié sur le site 25 espèces d’oiseaux, 4 espèces d’amphibiens, le sonneur à ventre jaune, la grenouille rousse, l’alyte accoucheur et la salamandre et un reptile le lézard des murailles.

France Nature Environnement (FNE 74) est présent sur le site, par l’intermédiaire du programme Fleurs Locales, qui vise à réintroduire une végétation indigène.

Un véritable souci écologique de la gestion du lieu a conduit à l’identification de la faune et de la flore, précisément recensées à l’origine, et à garantir leur maintien ; une carrière est en effet un « milieu pionnier » c’est à dire un milieu sans traces de l’activité humaine, pas d’intrants, pas d’anciennes cultures, et sans traces des cycles naturels de la végétation. Sur un milieu pionnier, la végétation part d’un sol « neuf ». Il existe également des espèces animales qui trouvent refuge dans les milieux pionniers, comme les hirondelles de rivage, qui ne trouvent plus de falaises de sable naturelles dans le lit des rivières, car les crues sont maîtrisées, les batraciens, alyte, sonneur à ventre jaune, dont les prédateurs n’osent pas s’aventurer dans ces espaces à découvert, chassés par l’activité du lieu. On trouve aujourd’hui, à la Tine, 4 espèces d’amphibiens (dont salamandres, crapauds, grenouilles), une espèce de reptile et 25 espèces d’oiseaux, parmi lesquels on espère voir venir – sans résultat pour l’instant – des hirondelles de rivage nicher dans la falaise artificielle, car pour encourager leur venue, on a installé des nichoirs adaptés, que le personnel a baptisé « meetic.oiseaux.com » !). Le tout avec la coopération de la LPO 74, très impliquée sur le lieu.

Au terme du remblaiement, le moment venu, la remise en état finale, telle que portée au plan contractuel ci-dessous, nous rendra des buissons, des haies, une forêt, des prairies, des mares, un sentier de balade et toute la faune et la flore d’un lieu paisible .

Programme Fleurs Locales

C’est un groupement de partenaires franco-suisses, regroupant des semenciers, des entreprises de l’économie sociale et solidaire, une association de protection de la nature et de l’environnement, une école d’ingénieurs du paysage, qui agissent ensemble en faveur de la biodiversité, du développement local et de l’emploi solidaire.

Fleurs Locales œuvre à l’émergence et à la diversification d’une filière de production de semences d’origine locale et au développement d’une nouvelle façon de penser les relations à la nature et à ceux qui la travaillent.

Remise en état agricole en cours

Environnement local

L’accès à la carrière se faisant par une voie et un pont privés, qui seront donnés à la commune de Desingy, à la fin de l’exploitation.

La principale incidence, est liée au travail en coactivité avec les exploitants agricoles.

Un merlon, réalisé avec les terres à réemployer, joue le rôle d’écran visuel et phonique. Les pistes sont régulièrement entretenues et arrosées.

Un inventaire de la faune et de la flore est réalisé annuellement par la LPO 74, permettant de suivre l’évolution des terrains pionniers, existants en phases intermédiaires d’exploitation, falaises pour les oiseaux nicheurs, mares semi permanentes pour les batraciens, insectes, détection et actions contre les plantes invasives…

D’ici 20 ans, toute trace d’une carrière aura disparu sur l’ensemble du site.

Remise en état agricole finale

Le site de Frangy-Desingy

Le plateau, situé entre les hameaux de Champagne, côté Frangy et Planaz, côté Desingy, est constitué de tout-venant, charrié par les Usses, il y a environ 30 000 ans. La rivière coule actuellement 80 mètres plus bas.

Les premiers contacts, pour ouvrir la carrière, datent du début des années 80. La première autorisation préfectorale a été obtenue en 1993, et s’étendait sur 11 ha. Une autorisation d’extension, délivrée en 2003, a permis l’exploitation sur 33 ha et finalement la dernière autorisation, obtenue en 2019, d’une durée de 15 ans, a porté la surface totale de la carrière à 41 ha.

Le remblaiement du site, pour aboutir à un état final identique à l’état initial d’avant la carrière, constitue la principale modification dans le fonctionnement général de l’exploitation.

La remise en état prévoit de rendre l’ensemble des terres à l’agriculture. A ce titre, une convention avec la Chambre d’Agriculture, définit les différentes étapes de ce retour à l’état d’origine. Un suivi annuel est réalisé par le bureau d’études Agrestis, en coordination avec la Chambre d’Agriculture, les différents exploitants et l’entreprise.

Fonctionnement

Au quotidien, le site fonctionne comme un chantier de terrassement, avec un atelier pour l’extraction et un atelier pour le remblaiement. La remise en état est coordonnée à l’extraction, avec un protocole précis à respecter, principalement basé sur la qualité du compactage et la précision des formes de pentes, permettant de restituer des terres arables de qualité.

L’arrêté en cours, autorise l’extraction de 140 000 tonnes de tout-venant et l’apport de 260 000 tonnes de remblais, chaque année.

Cela se traduit, sur place, par la présence d’une équipe de 5 à 10 personnes, et d’une moyenne de 10 voyages de camions par heure.

Adresse

49 route de la Foire
74650 Chavanod

Téléphone